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Avec cette nouvelle année qui commence, j’aurais voulu vous partager un article léger, une recette, des produits testés, des photos de la neige tombée cette nuit, mais je veux aborder un sujet plus personnel et sensible…

Avant tout, ce billet n’a pas pour but de m’étaler sur ma vie, de me plaindre, de faire pleurer dans les chaumières, d’apitoyer ceux qui me liront, ou me justifier…
J’ai juste besoin de partager avec vous une pensée, une réflexion, les questions que je me pose et ce qui m’y a amené, ce que je ressens et expliquer la réalité de ce que je vis car je crois que nous sommes nombreux à nous trouver dans cette situation.

Depuis quelques semaines, voir quelques mois, je ne suis pas bien. Je peux même dire que je vais mal. Pourquoi?
On dira que dans la société actuelle, la vie professionnelle (qui en demande toujours plus) et personnelle (qui peut aussi apporter son lot de problèmes) sont des sources de stress et d’angoisses parfois importantes que bien souvent on préfère occulter.
Il y a quelques mois, j’ai commencé à avoir de plus en plus de mal à gérer mes émotions. La moindre contrariété provoquait des crises de colère et d’agressivité assez importantes. Puis doucement, j’ai commencé a éprouver des difficultés à trouver le sommeil. Penser, cogiter, encore et encore. Détricoter mes soucis dans tous les sens. La fatigue s’accumulait, ma capacité de concentration, ma motivation et ma confiance en moi diminuaient.
Ça n’allait pas, j’avais des crises d’angoisses et de larmes de plus en plus régulières, mais je relativisais. Il y avait plus grave. Donc, je me forçais à aller bien. Je souriais, riais, blaguais. Je fonctionnais, sauvant les apparences. Refusant de tout voir en noir, de me montrer sous un mauvais jour, voulant rester positif, bout-en-train. Je me disais que je n’avais pas à me plaindre et me persuadait que ça finirait par aller (je crois énormément au pouvoir de l’intention et à l’autosuggestion).

Puis sont arrivées les douleurs physiques. Un jour c’était les maux de tête, l’autre, les maux de ventre, ensuite de dos, les épaules, les jambes, les pieds, la nuque, les nerfs, des palpitations. J’étais physiquement mal, mais je continuais à faire semblant, à m’imposer ce rythme et à assumer mes engagements qui devenaient de véritables contraintes. J’étais déprimé, crispé et énervé en permanence.
Bien sûr, je me plaignais, mais je m’en voulais d’aller mal et je ne me donnais pas le droit de baisser les bras.
Je continuais à fonctionner, un peu comme si j’étais en mode « figuration ».

Puis, un matin, il y a quelques semaines, je me suis senti incapable d’assumer ma journée. Je n’en pouvais plus, je voulais juste fuir cette journée. Je n’arrivais plus à « fonctionner » et à faire de la figuration, j’avais mal partout. J’avais mal dans tout mes membres, dans tout mes muscles, j’avais l’impression d’être passé dans un rouleau compresseur.

Et j’ai craqué, j’ai pleuré, beaucoup pleuré. Je n’avais qu’une chose en tête, fuir, partir, tout quitter. J’étais usé de faire semblant et de prendre sur moi.

Je me suis arrêté quelques jours et j’ai essayé de penser à moi.
Noël est arrivé, je devais faire le réveillon chez moi. J’ai voulu tout annuler la veille et, finalement, j’ai pris sur moi…
Tout ces efforts, cet argent dépensé, la déco, les cadeaux, c’était ma fuite de ces dernières semaines… Je n’avais pas envie de tout gâcher, pas envie de décevoir ma famille, et j’ai assumé. Et même si Noël s’est passé calmement, j’ai joué le jeu, j’ai ri, j’ai souri, j’ai mangé, et même partagé la soirée sur les réseaux sociaux… J’ai été acteur et j’ai profité de ces moments heureux, non sans culpabilité.
En fait, j’ai beaucoup culpabilisé, je m’en voulais!

Puis, j’ai repris le boulot et mes activités… J’ai tenu trois jours… trois jours de douleurs, à assumer, à sourire, à être dans l’action, à prendre sur moi, à faire semblant, à pleurer le soir en rentrant… et finalement mon corps m’a rappelé à l’ordre…

Je suis à bout! A nouveau en arrêt, j’ai mal partout, je suis épuisé, déprimé et je ne sais plus rien assumé…
J’ai atteint une limite, j’ai atteint ma limite et là je n’ai plus eu d’autre choix que d’écouter les signaux que m’envoient mon corps. Comme me l’ont dit mon médecin et une amie. Une santé, on en a qu’une! Je dois prendre soin de moi, accepter de ne plus savoir faire face et me faire aider.

Avant hier, on fêtait la nouvelle année… J’ai eu différentes propositions, j’avais l’occasion d’être très entouré, de passer du temps avec mes amis mais j’ai préféré être chez moi, au calme et réveillonner à trois… Ça m’a fait beaucoup de bien et pourtant je culpabilise encore…

Mais je me rend compte que je suis dans l’erreur…

Pourquoi je m’en veux? Pourquoi je me sens coupable? Pourquoi je culpabilise d’aller mal, mais aussi de ne pas tout le temps me sentir mal? Pourquoi ai-je l’impression de ne pas avoir le droit de vivre des moments moins sombres? Comme si, tout ça, je n’y avais pas droit! Comme si, parce que je suis mal, je suis obligé de passer toutes mes journées à me morfondre. Bien sûr il y a des jours où j’ai juste le besoin d’être tranquille, d’être au calme, de ne rien faire et de ne penser à rien… J’ai le droit d’aller mal.
Mais, malgré tout, bizarrement, même si je me sens mal, je n’ai pas envie de voir toujours tout en noir. En fait, parfois, j’ai besoin d’aller mieux. J’ai besoin de penser à moi, de prendre soin de moi, de m’occuper de moi, de sourire, de rire, de voir mon entourage et de vivre avec eux des moments heureux!!! Car ces moments heureux me permettent d’aller mieux…
Et même si ce n’est pas tous les jours et constant, j’ai aussi le droit de vouloir aller mieux.

Si vous êtes malade physiquement ou fatigué psychologiquement… Pensez, avant tout, à vous!
Vous en avez juste besoin. Sans culpabilité, sans vous en vouloir d’essayer d’aller mieux, rendez votre vie plus douce, plus gaie, nourrissez vous de choses positives et de moments heureux, créez-les, entourez-vous de gens qui vous veulent du bien…
Bien entendu il y a plus grave, il y a toujours plus grave, peu importe. On a tous des problèmes plus ou moins importants, des douleurs, des petits ou gros bobos. Mais si votre limite est atteinte, si vous n’arrivez plus qu’à fonctionner épisodiquement, si ça vous demande un effort considérable, arrêtez-vous, levez le pied.
Personne n’est irremplaçable…
Aller mieux, aller bien, doit être votre priorité, concentrez-vous la dessus, concentrez-vous sur votre personne, votre bien-être, votre santé. Mettez le reste en suspend un moment, déléguez le temps d’aller mieux et pensez à vous, rien qu’à vous. Ne vous encombrez pas du qu’en dira-t-on, de ce qu’on peut penser de vous!
Vous avez le droit d’aller mal, le droit de vous montrer faible, le droit de ne plus y arriver, le droit de craquer, le droit (le devoir) de vous écouter, le droit de vous arrêter, le droit de vouloir aller bien et de vous en donner les moyens. Et dans cette quête d’aller mieux, vous avez le droit aussi d’avoir certains jours plus faciles que d’autres.

Je ne vais pas bien, Je ne sais pas de quoi demain sera fait, mais je vais essayer d’aller mieux sans culpabiliser.

Et puis, malgré l’adversité, bonne année à tous! 🙂